Pause détente ; R (-17 ans) ; { William }

Des journées comme celle que je venais de passer, c'était très peu pour moi. A vrai dire, aujourd'hui, je n'avais pas eu une seconde à moi. Les cours venant de reprendre, j'avais fait de mon mieux pour ne pas me laisser trop distraire, histoire de commencer l'année sur de bonnes bases. Malheureusement, je n'avais pas eu la force nécéssaire pour tenir le coup toute la journée. Une fois les cours terminés, mon frère, James, ne s'était pas gêné pour me rapeller à l'ordre, chose qui m'insuportait fortement. Il m'avait alors refait un mini cours sur chaque cours ayant eu lieu quelques heures auparavant. Ne voulant pas me chamailler avec lui, j'avais alors apporté tout l'attention dont j'étais capable à ses paroles. Celles-ci me semblaient bien ennuyeuses, mais je m'accrochais de toutes mes forces afin de ne pas en perdre le fil. Le temps me semblait figé, ce qui, dans cette situation, était loin d'être à mon avantage. Content de lui et de mon attitude, James m'avait finalement laissée tranquille. Mais aussi, ce dernier m'avait donné le mot de passe de la somptueuse salle de bain des Préfets, obtenu par l'un de ses amis. Ce fut donc avec un grand plaisir que je m'y rendis, une fois le repas du soir passé et la plupart des élèves couchés. De cette manière, j'étais persuadée de ne pas être importunée.

A cet instant même, je me trouvais dans la pièce, plus somptueuse que je ne l'avais imaginée. Je fis couler l'eau dans l'immense baignoire qui avait la taille d'une piscine. Pendant que celle-ci se remplissait à une vitesse incroyable, je me rendis devant un miroir, ne m'attardant cependant pas sur mes traits. Je commençai alors à démêler mes cheveux qui ne voulaient cependant pas se laisser faire.

Tandis que je m'acharnais sur ma chevelure qui n'en faisait qu'à sa tête, je ne me rendis pas compte de la nouvelle présence de quelqu'un. Ce fut à l'entente de la voix d'un jeune homme que je réalisai n'être plus seule. Je vis alors le reflet de William Dalton dans la glace, reflet que je n'avais pas vu à cause de mon entêtement à vouloir dompter mes cheveux. Cependant, le voir dans la glace ne m'avait pas été nécéssaire pour savoir de qui il s'agissait. J'aurais pu reconnaître sa voix entre milles. Cette voix et ce visage que je n'avais plus vu depuis maintenant plus de deux mois. Je ne voulais me l'avouer, mais l'évidence était là : il m'avait manqué. Cette pensée, je savais que je devais la chasser de mon esprit, tout comme les sentiments qui avaient pris place dans mon coeur. Mais mes ceux-ci ne pouvaient être révélés au grand jour. Je le savais pertinament. Et voilà que sa phrase était une petite pique. Voilà qui m'avait aussi manqué, sachant que c'était le seul contact que je pouvais entretenir avec William.

- Je la préfère toujours au nid d'oiseaux qui a pris possession de tes cheveux.

Bien que je ne pensais pas toutes les répliques sanglantes que je lui envoyais, je me devais de les lui adresser. Pour deux raisons. D'une cela m'était la seule façon de cacher l'amour que j'éprouvais à son égard. De l'autre, tel était mon seul moyen de passer du temps en sa compagnie. Je le scrutais toujours par le reflet du miroir. Cependant, je faisais tout mon possible pour garder un regard rempli de haine, bien que cela m'était fort difficile, je pensais m'en sortir plutôt bien.

Je m'attendais maintenant à sa prochaine réplique qui, je le savais, me blesserait. Savoir qu'il pensais ces choses à mon encontre ne m'était pas facile à supporter. Malgré cela, je ne pouvais m'empêcher de ressentir ces drôles de sensations en sa présence. Attendant avec hâte qu'il m'adresse à nouveau la parole, quelles que soient ses paroles, seul entendre le son de sa voix m'importait réellement en ce moment même.

C'était avec une impatience peut-être un peu malsaine, que j'attendais chacune de ses répliques mordantes. Bien qu'il ne s'agissait pas là de paroles très positives, je ne pouvais m'offrir le luxe de m'en passer. Bien loin de là. Son rire. Il s'agissait pour moi d'une douce mélodie que me faisait frissonner. Après tout, il fallait bien que je puisse me contenter de ce que je pouvais, sachant que jamais, je n'aurais la chance de disposer de plus. Je continuais ainsi de fixer ses yeux, partie très séduisante de son physique, avec intensité. Il m'était toujours un peu plus difficile de faire apparaître une haine dans mon regard alors que je ne savais le détester. Cette haine, apparante dans mes yeux clairs, m'était plutôt destinée. Je me haïssais pour ces sentiments qui ne pourraient jamais me mener nul part, mis à part au résultat de souffrance et de chagrin. Nous étions trop différents, mais pourtant semblables en même temps. Cela me plongeait dans une extrêment complexité. La complexité de mes sentiments. Le fait d'être persuadée que ceux-ci ne pouvaient être réciproques me renforçait dans l'idée qu'il s'agissait d'un amour impossible. Je m'efforçai alors de répondre avec mon ton habituel, lui lançant transparaître cette relation négative qui nous unissait.

- Ca ne serait pas une si mauvaise idée que ça. Ainsi, tu ressemblerais à une balle de golf. De plus, les tailles de ses balles représentent bien la taille de ton cerveau.

Il m'était pourtant bien évident que jamais je n'aurais voulu qu'il coupe ses cheveux. Ceux-ci étaient l'un des éléments que je préférais dans le physique du jeune homme. Certes, tout son physique me plaisait et était indescriptiblement séduisant, cependant, ses cheveux en bataille le rendaient encore plus beau. Cette allusion à un jeu Moldu n'était pas des plus sympathiques, je l'avoue. En écoutant mon coeur, je m'envoulais terriblement de lancer des paroles aussi cruelles et sanglantes. Mais en écoutant ma tête, je savais que je n'avais pas le choix. Que si j'arrêtais, il se douterait bien de quelque chose. Je le vis alors s'avancer, que très légèrement. Néanmoins, cette légère différence me fit du bien. Le savoir plus près de moi me faisait me sentir mieux même s'il m'était encore plus dur de faire semblant. Malgré cela, je pensais être plutôt une bonne comédienne.

- Si tu entends par bonne excuse le fait de venir te débarasser de toute la transpiration que tu accumules en jouant au Quidditch, je te l'accorde. J'avais juste envie d'être un peu tranquille, de me détendre un peu dans un bon bain. Content ?

Je n'avais toujours pas rompu le fil qui semblait relier nos regards par le reflet du miroir. Je voulais ainsi graver ses yeux, ses moindres petits traits en mémoire. Même si je les connaissais par coeur, je pense que jamais je ne l'aurais regardé assez. Cependant, je voulais aussi continuer d'entendre le son de sa voix flotter doucement dans la pièce. Je ne voulais absolument pas que cette conversation s'arrête de si tôt.

- Et toi Dalton ? Que viens-tu faire ici si tard ? Ah si, j'ai peut-être une idée. Tu avais un rendez-vous avec Mimi Geignarde ? Si c'est le cas, tu as quelques siècles de retard. Elle n'a sans doute pas voulu perdre son temps à t'attendre. Elle a du réalisé que tu n'en valais pas la peine.

Prononcer de tels mots provoquait en moi une sorte de céhirement qui m'était de plus en plus insupportable. J'aurais donner tout ce que je pouvais afin de changer les choses. Afin de rendre entre lui et moi un amour possible et réciproque. Bien que j'étais une sorcière, je n'avais malheureusement pas ce pouvoir. Certes, les philtres et potions d'amour existaient bel et bien, mais ceux-ci ne m'intéressaient pas. Ce que je désirais, c'était que ses sentiments envers moi soient les mêmes que les miens pour lui, mais qu'ils soient naturels et non imposés. Malheureusement, très peu de chances me laissaient le droit d'espérer. Je ne pouvais quitter mon regard du sien, me sentant comme hypnotisée par ses yeux si parfaits. Je n'aurais casser ce lien qui nous unissait pour rien au monde. Je sentais cependant la tristesse et la déception m'envahir, sachant que son regard ne comporterait jamais cette lueur d'amour pour moi qui me faisait tant rêver. Mes sentiments m'étaient de plus en plus difficile à dompter. Je savais plus que tout que je ne pouvais les laisser prendre le dessus sur moi, que cela aurait été une grave erreur. Ma respiration se faisait de plus en plus rapide, même si cela ne pouvait être remarqué par William. Lorsqu'il s'approcha doucement de moi, je sentis mon coeur défaillir. Cette proximité m'était totalement nouvelle. Elle me procurait autant de bien être que de souffrance. Je me retrouvai alors bloquée entre le lavabo et William, celui-ci ayant posé ses mains de chaque côté de l'évier. Notre lien visuel toujours intacte, je pouvais le voir se rapprocher de moi, son visage si près du mien, ses lèvres au creu de mon oreille. Si j'avais pu, je me serais pincée afin de vérifier si je n'étais pas en train de rêver. Ses mots glissaient comme du velour contre ma peau.

Pourquoi me fais-tu subier ça William ? Ne crois-tu pas qu'il m'est déjà assez difficile comme ça de refouler mes sentiments au plus profond possible ? Ne penses-tu pas que j'ai tenté à de maintes reprises de t'oublier ? Chaque fois, le résultat était un échec de plus. Te détester m'est insupportable, mais c'est là ma seule façon de garder le contrôle. Par Merlin, pourquoi a-t-il fallu que mon coeur te choisisse toi !? N'y avait-il pas quelqu'un d'autre sur cette terre qui m'était destiné ? Il semblerait que non. Et voilà donc que je suis obligée de me résoudre à une relation impossible entre nous.

Je pouvais sentir mon coeur se serrer dans ma poitrine. Cette réalité était si blessante que jétais prête à baisser les armes. Mais lorsque je vis ce regard dur qu'avait William, je ne pouvais me permettre de tout laisser tomber ainsi. Je n'avais pas réagis à ses mots. Tant pis, j'avais sans doute manquer là une opportunité de lui lancer une de mes répliques sanglantes. Ce n'était rien, je me ratrapperais plus tard. Après tout, cela était mon seul moyen de ne pas le laisser partir. Lorsqu'il prit entre ses doigts mes cheveux afin de les déméler, je savourai chaque seconde de ce miunuscule petit moment. Voilà qu'en moins de deux minutes, William avait réussi à défaire un noeud sur lequel je m'acharnais depuis plus de quinze minutes, voire vingt. Ma surprise fut grande lorsque je le vis retirer son tee shirt. Mais que diable lui prenait-il ? Je pris alors une seconde pour remettre la situation dans son contexte. Nous étions dans une salle de bain. L'intitulé voulait bien dire que cette pièce servait à prendre des bains. Oui mais...Il était fou !? Avait-il oublié que j'étais là ? Moi son ennemie qu'il ne pouvait supporter ? Apparement, non, il n'en n'avait rien oublié d'après les paroles qu'il venait de m'adresser. Que devais-je faire ? Après avoir admiré avec discretion le haut de son corps dévoilé, je me concentrai sur les options qui s'offraient à moi. Partir et le laisser gagner cette petite bataille ? Sur ce deuxième point, cela ne m'était pas important. Par contre, le fait de partir était la dernière chose que je désirais. Il ne me restait alors qu'une seule solution. Celle de le rejoindre et de prendre un bain avec lui.

- J'étais là la première après tout. Je ne vais tout de même pas changer mes plans pour ta petite tête d'ange.

Voilà qui incluait retirer ses vêtements. Mince, je n'y avais pas pensé. D'un rapide coup d'oeil, je baissai la tête afin de me regarder. Mon physique serait loin d'être le plus attirant que William avait pu déjà voir. J'en était certaine. Mais je ne pouvais plus me dégonffler maintenant. Après tout, j'avais ce que je voulais : passer plus de temps auprès de lui.

- Tu ne pourrais pas te retourner espèce de pervers ?

Insulte absolument non fondée bien évidemment. Cependant, si je voulais que William ne détecte pas les sentiments que j'éprouvais à son égard, je n'avais d'autre choix que de continuer à faire tout mon possible pour le détester. J'attrapai rapidement une serviette que j'enroulai autour de moi, retirant alors mes vêtements un à un. Mes pas me conduisirent rapidement à destination, au bord de la gigantesque baignoire. Tournant le dos à William, je laissai tomber ma serviette sur le côté et descendis dans l'eau chaude, la mousse recouvrant mon corps.

- Tu es d'une lenteur mon pauvre Dalton ! J'espère que pour toi que ce n'est pas le cas dans tous les domaines.

Allusion légèrement sexuelle ? Avouons que cela pouvait être possible.

Alors que je me trouvais dans l'eau chaude, je levai les yeux afin de croiser, une nouvelle fois, le regard de William. Je le soutenais de toute mes forces lorsque je me rendis compte que ce dernier était en train de se déshabiller. Certes, ce n'était pas la première fois que je voyais un homme nu, mais je ne pus m'empêcher d'être extrêmement impressionnée par l'audace dont faisait preuve William de se retrouver ainsi devant moi. Cependant, ce ne fut pas ce qui m'impressionna le plus. Ce qui me subjuga fut la beauté et la perfection du corps de William. Sentant le rouge me monter au joue, je jouai doucement avec la mousse, histoire que William pense que je n'attardait aucune importance à son physique qui m'était totalement dévoilé. Je ne rougissais pas de gêne, mais plutôt de honte à me sentir si attirée par un homme qui ne devait absolument pas l'être par moi.

Et bien si tu voulais me narguer avec ton physique parfais comparé au mien, c'est réussi. Bravo William. Maintenant, je me sens encore moins capable à pouvoir ne serait-ce qu'attirer ton attention sur autre chose que nos méchancetés qui volent entre l'un et l'autre. Je suis injuste de dire cela. Je le sais. Je ne peux t'en vouloir d'avoir ce physique de rêve qui me donne envie de pouvoir ne serait-ce que t'effleurer. Te voir ainsi me ramène à la dure réalité qui est que je ne serai jamais une fille pour toi. Ni physiquement, ni mentalement.

Mes propres pensées me blessaient, me donnant l'impression qu'un couteau s'enfonçait doucement entre mes entrailles. Je reportai alors mon regard vers William, celui-ci, m'ayant rejoint dans l'eau, ne se trouvait qu'à quelques mètres de moi. Cette situation était totalement iréelle. Récapitulons. Je me trouvais nue dans un bain. Jusque là, rien de bien anormal. Mais j'étais en compagnie de l'homme dont j'étais amoureuse, que je faisais semblant de détester de plus profond de mon âme et qui lui, me détestait réellement tout autant. De plus, lui aussi n'avait plus aucun vêtement. Avouons tout de même que ce n'était absolument pas quelque chose de banal ! Merlin dans quel merdier je m'étais encore fourée ? J'étais joueuse, je le savais. Mais là, je n'avais vraiment pas bien calculé mon coup. J'avais le mauvais préssentiment que je n'allais pas être la gagnante de ce jeu. Cette pensée ne fit que se renforcer lorsque j'entendis les paroles de mon interlocuteur.

Mais bon sang, a quel jeu joues-tu William ? Si seulement tu savais que tu es en train de me faire littéralement perdre la tête. Fichue remarque que j'avais précédement lancée ! Encore une occasion perdue de me taire. Je sais que tu me cherches, et tu sais très bien que je vais réagir. Mais où cela va-t-il donc nous mener ? Crois-tu vraiment qu'avoir prononcé ces paroles était une bonne idée ? Sur certains points, j'admets que oui. Mais sur d'autres, soyons réalistes : ça ne l'était pas du tout.

J'avais bien remarqué que William avait débuté là un jeu dangeureux. Je savais encore plus que je ne devais y répondre. Mais cela était bien plus fort que moi. L'occasion était trop belle. Après tout, j'avais encore quelques chances de ne pas me faire démasquée. Je m'approchai alors fortement de William, n'étant ainsi plus qu'à quelques minuscules petits centimètres de son visage.

- Penses-tu réellement que je sois aussi prude que tu ne le penses ? Tu ne me connais pas sur ce terrain là...

Je laissais ma voix légèrement en suspend. J'avais d'ailleurs donné à celle-ci un léger ton de séduction. Séduction qu'il penserait sans doute être un jeu, mais qui, pour moi ne l'était absolument pas. J'avais accompagné ces mots par un petit sourire malicieux, rempli d'espièglerie. Bien que j'avais consience que répondre à sa provocation n'était pas la meilleure chose à faire, je ne pouvais m'en empêcher. Après tout, j'étais moi aussi une jeune femme guidée par certains désirs. De plus, l'homme qui se trouvait devant moi n'était pas n'importe lequel. Il s'agissait de celui que je désirais plus que tout.

- Tu n'es qu'un beau parleur Dalton. N'oublie surtout pas ceci : les mots sont une chose, les gestes en sont une toute autre. Et je sais à quel point tu sais manier les mots Dalton...

Mon cœur cognait brutalement contre ma poitrine et j’essayais de respirer le plus lentement possible afin de cacher mon trouble. Je me demandais un instant comment nous en étions arrivés là. Tout les deux trop fiers pour se rendent compte de notre entêtement à ne jamais abandonné devant l’autre. Néanmoins, pour moi c’est un tout autre sentiment qui m’animé. Celui même de te posséder. La couleur de tes yeux ma belle Javen m’empêchait de baisser les miens sur l’eau savonneuse et pourtant embaumante qui nous entourées tout les deux.

J’avais l’impression d’être seul au monde en ta compagnie. Plus rien ne compté, plus rien n’avait la moindre importance à mes yeux. Seul toi et ton sourire pouvait alors me réchauffer le cœur. Que serais-je sans toi et ton infinie beauté ? Surement mort de solitude aujourd’hui. Je fixai un instant sans rien dire la beauté même de ce corps couvert de mousse et qui s’offrait à moi. Peut-être que c’était ça le véritable amour après tout. Celui qu’on ne décrivait pas dans les livres. Celui qu’on ne pouvait pas conter à travers des mots tendres ou encore celui-ci que l’on décrit à travers de grandes métaphores poétiques. Non, ce que je ressentais pour elle, j’étais bien incapable de le décrire à travers des mots abstraits même les mots « Je t’aime » n’était pas la hauteur de mes sentiments. Ce qui traverse mon cœur était bien plus profond que tout cela. L’amour devait avoir ce goût subtil de tendresse, de sensualité, d’inquiétude, de douceur, de respect et de rêve…


- Penses-tu réellement que je sois aussi prude que tu ne le penses ? Tu ne me connais pas sur ce terrain là...


L’air suffisant et taquin qu’elle affichait me fit légèrement sourire. Ce qu’elle pouvait être obstinée parfois. Malgré le jeu dangereux auquel ils jouaient, elle continuait sachant parfaitement que tout acte non réfléchi pourrait détruire tout ce qu’il s’était construit entre eux. Parce que bien qu’ils se « détestent », je sentais bien qu’il y a avait quelque chose de changé dans notre façon d’agir et même de parler. Si cela continuait dans ce sens, je ne pourrais plus répondre de rien. Je m’avançai encore un peu sans pour autant m’approchai de trop prêt voulant rester prudent.


-Tu n'es qu'un beau parleur Dalton. N'oublie surtout pas ceci : les mots sont une chose, les gestes en sont une toute autre. Et je sais à quel point tu sais manier les mots Dalton...


Je pris le compliment sans pour autant répliquer de tout de suite, après tout il était tellement bon de l’entendre s’acharner sur moi. J’avais parfois l’impression que cette facette de sa personnalité n’appartenait qu’à moi, à moi seul.


-Je ne pense rien Krimbel, sache que je ne crois que ce que je vois.


Je lui offris mon plus beau sourire, m’amusant de ses réactions. Ce que je pouvais aimer la mettre en colère. Elle n’était d’ailleurs pas une Griffin pour rien. Son emportement face à mes paroles était comme une brise glaciale en pleine saison sèche. Pour donner plus d’ampleur encore à mes paroles je m’approchai encore plus prêt de la jeune fille. C’était comme si son corps appelait le mien et que je ne pouvais pas lui résister. Nous étions maintenant qu’à quelques centimètres l’un de l’autre.à tel point que je pouvais sentir son souffle sur ma peau humide. Replaçant alors une autre mèches des ses cheveux derrière son oreille je murmurai.


-Les gestes s’accordent souvent aux mots de la plus belle et juste des façons Krimbel.

Rapidement, je me repassai en tête chaque instant depuis cette rencontre, dans ce lieu bien imprévu. Comment avions-nous fait pour en arriver là ? Je n'en savais rien. Nos gestes et nos paroles nous avaient emmenés à un résultat qu'aucun de nous n'avait pu s'imaginer. Je devais bien avouer que cette situation n'était pas pour me déplaire. Jamais je n'avais pensé avoir un jour la chance de me retrouver dans une telle situation avec l'homme que j'aimais. La seule ombre au tableau était cette fichue haine qu'il me portait et que je faisais semblant de lui rendre. Le pire était que j'essayais réellement de me persuader que je le détestais. Cause perdue bien évidemment. Mes sentiments étaient bien trop puissants pour que je puisse les cacher. J'avais comme l'impression qu'ils étaient en train de me fendre de l'intérieur afin de pouvoir s'échapper et surtout, se montrer au grand jour. Plus le temps passait et plus j'éprouvais des difficultés à me contrôler. Il fallait bien se rendre à l'évidence : il arriverait un jour où je perdrais pied et lui avouerais tout. Bien entendu, je savais déjà que j'allais me faire rembarrer en beauté. Futur moment extrêmement jouissif pour William. Je m'imaginais déjà d'ici la scène. Mes larmes, mon coeur brisé, mon imbécilité surtout. Mais qu'avais-je donc bien pu faire à Merlin pour que le destin me pousse à tomber amoureuse de lui ? Question qui me hantait et qui revenait sans cesse à la surface.

Et si tu savais à quel point ton regard malicieux me rendant la haine que je te porte me fait perdre l'esprit. Tes répliques, aussi sanglantes et blessantes qu'elles puissent être me deviennent si indispensables. Tu n'imagines pas à quel point je peux détester ces filles qui te tournent autour et comme je te déteste encore plus de les charmer. Tu n'as pas la moindre idée de la puissance à laquelle ma volonté désire être à la place d'une de ces filles que je ne peux pourtant pas supporter. Te rends-tu compte à quel point tu me rends faible et vulnérable ? Je ne désire que toi et rien ne pourras y changer, je dois me l'avouer. Tu es tout ce dont je déteste, mais tu es par dessus tout ce que j'aime le plus au monde. Pourtout, je sais que ce n'est pas moi qui passerai la nuit dans tes bras, mais qu'il s'agira d'une de tes groupies. Si elles savaient la chance qu'elles ont ! Je te détestes William Dalton ! Mais je ne te déteste pas de haine. Je te déteste d'un amour indescriptible. De cet amour qui est mon oxygène bien qu'il me tue peu à peu. Si tu savais...

Gardant mes états sentimentaux pour moi-même, la difficulté en fut davantage importante lorsque William m'offrit son plus beau secret. Celui qui aurait pu faire fondre un métal des plus indestructibles ! Je n'en pouvais plus. J'étais au bord de la rupture de contrôle sur moi-même. Cependant, je savais très bien que je n'avais d'autre choix que de garder le dessus. Quelques temps, je pouvais bien le faire, non ? Je ne répondis rien à sa première remarque. Je devais avouer que son sourire m'avait laissée sans le moindre mot. Lorsqu'il s'approcha encore plus de moi, je sentis que je commançais à trembler légèrement. Me concentrant, je réussis à m'arrêter, perdant mon regard dans celui du Livingston. Nous étions à une telle proximité que j'avais du mal à m'entendre penser. Cela fut encore pire lorsque William replaça une de mes mèches derrière mon oreille. Je posai alors doucement ma propre main sur celle de William qui se trouvait toujours dans mes cheveux.

- Qu'attends-tu pour me le prouver Dalton ?

Folle et sans esprit. Voilà qui était encore bien peu pour décrire mon conportement. Alors que je savais très bien que je ne devais pas faire cela, je ne pouvais m'empêcher de sauter dans la gueule du loup avec sourire. Mon regard toujours plongé dans celui de William, une lueur de défi pouvait se lire en moi. Mais il n'y avait pas que cela. Il y avait autre chose...