On joue à chat ?![PV Clayworth]

Voici la lettre qu'il avait adressé à son ennemie préférée, il y a tout juste une semaine. Et bien entendu, à la vue de son visage déconfit dans la coure, Julian avait tout simplement jubilé. Le jeune homme n'avait pas organisé ce stratagème uniquement afin d'être laver de tous soupçons-en faisant envoyer le message par un première année malheureusement tombé entre ses griffes-, non c'était bien plus machiavélique que cela-si toutefois le kidnapping d'un chat n'était pas jugé assez machiavélique- Julian avait rêvé de pouvoir assister en direct à l'ouverture de l'enveloppe.
La jolie Willems avait tout simplement rendu l'âme lorsque ses pupilles s'étaient attardées sur les lettres d'or, du nom de Circée : son chat de malheur. Le même chat qui avait fait de sa vie -à lui- un enfer durant deux longues semaines. A l'évocation de cette durée, les lèvres de Julian s'étirèrent en un rictus méprisant. Si la première semaine de la disparition du chat, il s'était régalé face à l'inquiétude dissimulée de la jeune femme, la deuxième semaine il s'en trouvait tout bonnement exulté lorsque son masque froid et machiavélique était tombé. Enfin tombé... Sa retenue tout au moins avait fichue le champ. Elle s'attaquait à tout ce qui se mouvait. Son plus grand regret étant qu'il n'avait pu se permettre que peu de remarques déplaisantes dissimulés derrière de plates politesses; en effet il ne ne pouvait changer ses habitudes sous peine de se trahir. Malgré tout, l'imaginer souffrant le martyr de n'avoir aucun point où se cramponner suffisait à son bonheur. Aussi, les miaulements incessants de la petit bête à poil noir ne lui étaient pas aussi insupportable.

Afin de protéger son secret, il avait bien entendu renoncer à l'idée de le garder dans son dortoir. De un, ses camarades de chambré finiraient par le trahir involontairement-aucun d'eux n'aimaient les animaux et étant à Livingston ils n'avaient jamais appris à faire part de leurs critiques à voix basse-; et de deux Clayworth aurait finit par s'intéresser à lui sérieusement si un miaulement lui était parvenu-que se soit du chat ou de sa paranoïa reconnue (ici totalement justifiée certes).
Il avait fallu l'enfermer à l'extérieur de château et faire en sorte de le garder vivant, pour poursuivre le chantage. Malheureusement tout ce petit plan avait des conséquences peu désirable sur sa vie privée... Un sortilège lui rappelait à quel moment il fallait nourrir le félin mais aussi lorsqu'il lui arrivait quelque chose dans l'abri qu'il lui avait façonné. Il ne pouvait nier qu'abandonner ses conquêtes durement courtiser à force d'imagination et de manipulation avait été dur à avaler, surtout lorsqu'il se souvenait à qui cette chose appartenait.

Un plaisir rancunier hantant son visage, le jeune Livingston se dirigeait vers la sortie est du château à pas feutrés. Son déguisement était en place-difficilement procuré dans les cachots-, au cas où. Julian était parfaitement conscient que malgré son intelligence hors du commun, il était bien possible que la jeune femme le coince-étant elle même très peu stupide-, ce qui pourrait se révéler désastreux d'une part pour poursuivre une existence paisible derrière son masque de courtoisie, et d'une autre part pour sa réputation. Constater qu'on devait se méfier de lui comme n'importe quel psychopathe était assez alarmant. Naturellement, se mettre à dos Clayworth ouvertement était bien plus risqué, de plus il craignait réellement de l'affronter sans masque maintenant qu'il était habitué à accuser d'autres étudiants. C'est pourquoi le polynectar avait été la seule solution.
Sous l'apparence d'une de ses plus proches ennemis, Julian arborait les premiers arbustes du parc pour se diriger vers sa cachette, d'où il pourrait naturellement voir venir à lui le visage livide de peur de Elixir Clayworth.

C'était dans les tribunes, derrière une tour temporairement transparente à ses yeux qu'il vit avancer la longue robe noir de la fidèle Willems. Elle était ainsi venue, la première partie de son plan avait donc fonctionné. Bonne chose. En effet, il était difficile d'envisager que la jeune femme aimât quelqu'un-enfin quelque chose-plus qu'elle même d'un part, et qu'elle cédât aux chantages d'autre part. A présent, Julian était conscient qu'il fallait se méfier plus encore. Jamais, au grand jamais elle n'aurait pu s'avancer dans pareille embuscade sans un plan en tête. Inutile de dire qu'elle était aussi courageuse qu'il était modeste.
Lorsqu'elle arriva au centre du stade, une boîte en carton l'attendait, vide naturellement, en dehors d'une seconde lettre qu'il avait fait porter là le soir-même. Elle ferait en sorte que la jeune femme se promène avant de revenir à l'endroit exact où elle se trouvait à l'instant. Tout ceci n'avait aucun but stratégique. A vrai dire cela tenait beaucoup plus à son propre plaisir. D'où les pseudos raisons de justice énoncées dans sa lettre ne trouvaient plus aucun sens.

De plus, pour finir le jeune homme avait décidé de se montrer à elle-sous sa nouvelle apparence-. Il tenait à un petit duel, juste pour assouvir sa curiosité pour commencer, puis pour profiter pleinement de son pouvoir, ceci en toute discrétion. Bien entendu, le réveil serait plus difficile pour la jeune Price à qui il avait volé l'apparence. Mais il était connu qu'on ne gagnait absolument rien à créer des ennuis à Julian Huntington. La jeune femme s'en souviendrait s'il lui prenait encore l'envie de dénoncer les petites fêtes des Livingston.

A la vue de la lettre, la jeune femme tourna les talons, revint sur ses pas et scruta l'endroit exacte où il se trouvait. Peut-être devrait-il redescendre plus tôt que prévu finalement. Sa main se resserra sur sa baguette. Elle le voyait, même sous le sortilège de désillusion. La magie laisse toujours des traces.

[désolé du contre-temps mon 'chou' ^^ Défoules-toi... j'ai ton chat de toute façon xD]

Lorsqu'elle eut tourné les talons, jamais il n'aurait envisagé qu'une minute plus tard il se retrouverait pieds et mains liés. Impressionnant comme les remarques muettes au figuré n'aidaient en rien dans une situation de panique générale. En dehors du fait que Clayworth était une névrosée complètement obsédée par son matou de malheur, il s'agissait également d'une personne relativement bien entraînée à la torture aussi bien mentale que physique. D'ailleurs, il ne ferait pas long feu dans son corps d'adolescente pubère. Sans oublier que tôt ou tard sa dose de polynectar ne suifferait plus à dissimuler sa véritable apparence ce qui pourrait avoir de plus fâcheuses conséquences encore. Bien conscient du danger auquel il s'exposait, le jeune Livingston porta une attention toute particulière à la tournure mélodramatique qu'allait prendre son plan, surtout pour sa petite personne, s'il ne s'empressait pas d'inverser la situation; il prit alors une longue respiration avant d'enfoncer ses dents dans la chair que la jeune femme plaquait contre ses lèvres puis quand il eut les mains libres, il s'empressa d'arracher abruptement quelques mèches de sa longue crinière.

Ce sortilège d'attraction utilisé de si sotte manière le conduit à plus de malchance qu'il ne l'aurait cru. Toutefois, en faible être humain, il n'avait pu s'empêcher bien longtemps d'agir. Ce morceau de parchemin pourrait définitivement changer sa vie au château: les enjeux avaient été trop grands.*Connait-elle mon secret ? Un Sang-de-bourbe. N'est-ce qu'un leurre la première fois ? Un Sang-de-Bourbe. Une blague ? Un Sang-de-Bourbe. Ou une révélation fondée ? Un Sang-de-Bourbe. Attendait-elle le moment opportun pour ruiner définitivement sa vie, lui qui avait si longtemps tout nier ? Un Sang-de-Bourbe.* Toutes ces questions avaient eues raison de lui et l'avaient conduit à l'irréparable. Ce petit égarement avait peut-être ruiné sa couverture à jamais. Non celle qu'il avait pris spécialement pour cette soirée, mais le masque façonné à force de patience et de persévérance à supporter son infâme proximité. Forcer sa courtoisie et empêcher son animosité à l'égard de l'élégante Willems de l'emporter sur son courage, qui avait été un travail si douloureux et exempt de toute impassibilité; il se refusait de voir ainsi sa besogne réduit à néant. Les qualités qui l'avaient conduites à Livingston allaient devoir refaire surface rapidement et lui permettre une victoire sans encombre. Au quel cas, l'aliénée rendrait les armes ce qui était à l'instant une possibilité aussi fictive que risible. Bien qu'il se plaisait à penser que son esprit supérieurement intelligent trouverait une solution, il ne pouvait nier que l'acharnement et la rage qui animaient le corps de Clayworth, ses veines vibraient littéralement sous sa peau le maintenant toujours entre ses griffes, ne pouvaient que porter préjudice à cette issue favorable que son esprit se bornait à ébaucher.

Bien que ses agissements jusque là inefficaces auraient du l'alarmer une fois de plus, il ne pu contenir son allégresse de pouvoir enfin l'attaquer. Jamais auparavant, dans leurs multiples plans pour se nuire l'un l'autre, en toute discrétion, ils n'avaient pu s'affronter réellement. Ses interventions jusqu'ici, bien que puéril, arracher quelque mèches de ses longs cheveux couleur miel se révélaient totalement inefficace pour une fuite; elles avaient l'avantage de garder son anonymat, si le doute se portait un jour sur Julian, d'une part, et de la mener à de fausses conclusions d'autre part. Si dans le monde auquel il appartenait, celui des moldus, extirper quelques poils n'avaient aucun intérêt, dans le monde des sorciers il révélait un net penchant pour le polynectar. Ainsi, Clayworth ne dormirait plus jamais sur ses deux oreilles, craignant une imminente usurpation d'identité. Il gagnait sur tous les tableaux; bien que cette partie du plan vienne tout juste de se compléter, n'ayant pas prévu le dérapage de premier ordre qui venait de se produire. C'est d'ailleurs le risque de tout perdre, qui lui avait arraché un cri de surprise. Son plan avait beau être modifiable, il reposait tout entier sur ce qui allait maintenir son anonymat.

Toutefois, il avouait « s'être laisser aller », pour la première fois sans doute en présence de Clayworth, à écouter son instinct d'animal prêt à bondir sur l'ennemi. Bien que fidèle à la maison de Livingston, le jeune homme avait « structuré » son dérapage afin de rendre la manipulation de sa victime plus facile. Après maintes « tentatives » de fuite à la moldu expressément imaginées et articulées, il courba son corps d'adolescente et fit basculer son ennemi de sa baguette, ayant enfin récupéré l'usage de son bras droit. Le même rictus méprisant, qu'il avait eu à l'ouverture de l'enveloppe deux semaines auparavant, se forma malgré lui sur ses lèvres avant d'imprimer, pour la première fois, à voix haute le mépris qu'il lui portait depuis des années :

Julian || Je n'aime que les jeux où tu finis par perdre et te lover à mes pieds.

Un doux carillon s'échappa de ses lèvres, bien qu'aussi puissant qu'un murmure il fut surpris, si surpris qu'il failli porter la main à sa bouche afin d'examiner de plus prêt le changement. A la place, son regard pervers se posa sur la chevelure hérissé en touffe de Clayworth, sans doute le résultat de son acharnement judicieusement feinté, pour voir se former un sourire plus imposant encore sur ses lèvres fines. Riait-elle de lui ? De sa dérision délicieusement formulée ou craignait-elle autant pour la vie de son chat qu'elle en devenait idiote ? Il n'eut pas le plaisir de poursuivre ses interrogations muettes. Il para un coup qu'elle lui envoyait d'un revers de manche et s'affaissa sur un des sièges sa baguette toujours brandi en direction de la jeune Willems.

Julian || Tu ne tiens pas beaucoup à ton matou... A ce que je vois, tu te contenteras d'une de ses pattes comme doudou. Ca n'a pas la moindre importance... Je n'ai jamais beaucoup aimé les animaux, un de plus ou de moins...

Ses derniers mots se perdirent sur ses lèvres dans la nuit noire. Lui rappeler la situation dans laquelle elle se trouvait lui ferait le plus grand bien. Ça lui éviterait les attaques multipliées et la torture physique tout en lui offrant une longueur d'avance dans le cas où elle se déciderait tout de même à offenser son maître-chanteur. Il planta ses prunelles aubaines dans les siennes et lui arracha un sourire plus forcé qu'à son habitude. Ses propos étaient-ils parvenus à l'atteindre pour une fois ? Bien que ses méthodes soient sans doute exempt de toute morale, il avait réussit l'impossible : faire perdre son sang-froid à Clayworth. Une victoire qui au delà du ravissement renforçait plus que jamais sa présomption et sa vanité. Cette petite entrevue lui aura au moins appris une chose, la morale importe peu lorsqu'on peut se réchauffer le coeur.

[Je crains que je sois également en retard mon coeur... J'espère que tu aimeras mon RP autant que j'ai apprécié le tiens ^^ En attendant le matou se porte bien mal... Je sens que tu ne vas pas améliorer son état...xD]